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14 mai 2006

Accidents (2)

L'autre jour je vous racontais les "accidents" d'une vie d'établissement scolaire...
Il y a un autre genre "d'accident", beaucoup plus grave. L'accident "sexuel"... On redoute tous un peu ça. Bien sûr, il y a la gamine de 14/15 ans, ou le gamin, généralement plus jeune, qui le vendredi, vers 16 heures avant de reprendre le bus qui la/le ramène à la maison, vient vous voir, alors que vous êtes déjà presque dans la bagnole pour partir en ouiquende à la campagne et qui vous annonce qu'elle/qu'il veut pas rentrer chez elle/lui ce soir... "Et pourquoi tu veux pas rentrer ?" qu'on lui demande en redoutant d'avance la réponse et en pensant au samedi fichu qui s'annonce... "Parce que mon père, frère, beau-père, beau-frère, cousin, voisin, copain, oncle, grand-père (rayez les mentions inutiles) m'oblige à faire des "choses" avec lui..." (J'ai jamais eu de cas avec une personne de sexe féminin...) Et voilà, c'est dit. C'est dit et surtout c'est entendu... Donc obligatoirement c'est signalement au Procureur de la République, à l'Inspection académique, au Conseil général... Séance chez les gendarmes et tout le bastringue... Ça, c'est déja pas très drôle en général.
Une fois, il m'est arrivé encore pire. B*****, 12 ans, est venu me voir à la récréation pour me dire que, la veille à l'internat, L**** est venu dans sa chambre et lui a "fait hum-hum"... Et "hum-hum", c'est quoi exactement B***** ? bien que me doutant à peu près de la réponse... Là, c'est le tremblement de terre, le tsunami, le cyclone... Les gendarmes prévenus illico presto se pointent 3 minutes plus tard... (kikadi ki zétaient pas rapides...!) Interrogatoire succinct et hop à la gendarmerie. Quant à moi, j'ai le beau rôle : appeler les parents pour leur expliquer pourquoi on les attend tout aussi vite au même endroit. C'est assez rock n'roll. Tant chez les parents de l'agressé que chez ceux de l'agresseur... Moment que je ne vous souhaite pas d'avoir à vivre un jour ou l'autre... La procédure se met en route : audition filmée, examen médical, entretien psychologique et par dessus tout ça l'hospitalisation... L'agresseur, qui a reconnu les faits, a été entendu et aussitôt placé en détention (14 ans, je vous rappelle).
Voilà encore une autre facette du métier... Et en plus il y a l'équipe à gérer, qui n'a rien vu ni rien deviné, qui se remet en cause et cupabilise... Ambiance garantie... Et le Procureur qui rassure tout le monde en disant que "c'est normal et ne vous en faites pas, ça recommencera sûrement un jour ou l'autre..."

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Commentaires
K
J'adore la conclusion totalement fataliste du procureur… En même temps il a raison… Ça doit être des sales moments, quand même, la vache!
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