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29 janvier 2007

Les mères ...

Ce soir, moral en berne.
Vous vous en doutez, si vous suivez un peu ce blog, dans l'établissement où je bosse, il y a un certain nombres de gosses qu'on appelle "pudiquement" à problèmes... (surtout ne pas omettre le "S" à "problèmes"...). Les exemples du jour, Karl et Tatiana.
Tous les deux sont internes, pour échapper un peu à l'emprise de la famille. Enfin quand je dis famille je veux dire "mère"...
Celle de Karl, une quarantaine d'année, pimpante, a bien fait illusion au début. Elle l'emmenait tous les lundis, venait le chercher tous les vendredis, souriante, attentionnée, normale quoi. Au bout de quelques semaines, aïe, la voiture était en panne, elle avait oublié de se réveiller, le petit frère était malade... Il a fallu se débrouiller pour trouver un transport de substitution pour permettre à Karl d'être présent et de rentrer chez lui en fin de semaine. Puis à la naissance du 3ième petit frère, d'un quatrième lit, comme on dit, la situation a commencé à se dégrader. Tous les lundis matin Karl arrive dans un état de délabrement moral et psychologique assez poussé. Bien sûr les services sociaux ont été alertés, bien sûr l'assistante sociale et l'éducatrice font des visites dans la famille, viennent voir le gosse, mais lui, sa mère c'est sa mère. Elle lui dit le dimanche qu'il ne sera plus interne la semaine prochaine et quand moi je l'ai au téléphone, elle me demande si je peux pas le garder AUSSI le week-end... Pendant les vacances, le gosse est au foyer départemental de l'enfance pour éviter d'avoir à subir les mauvais traitements à la maison. Dès que l'on met en place quelque chose pour Karl elle est d'accord avec nous, mais dès le lendemain elle fait ce qu'il faut pour faire capoter le projet, simplement parce qu'il est Karl et qu'elle ne le supporte pas... Il a 15 ans, elle lui fout sa vie en l'air, mais pour lui c'est sa mère et il se raccroche encore un peu à l'idée qu'un jour tout va aller mieux... En ce moment les services sociaux cherchent un lieu d'accueil pour les week-end. La mère doit nécessairement être d'accord, il n'y a pas d'injonction de justice. C'est une finaude, elle toujours jusqu'où aller pour que le signalement ne donne rien, que le juge des enfant ne prononce pas un placement d'office. Je la sens capable d'être d'accord et de dire non au dernier moment. Le gosse est conscient de la situation. Il dit : "ma mère, on peut pas avoir confiance, elle dit quelque chose mais elle tient pas ses promesses, je le sais, mais à chaque fois je me fais avoir...!"
Tatiana, c'est différent. Sa mère, elle est là et c'est là qu'est le problème... Elle a tendance à apprécier plus que nécessaire la "dive bouteille" la maman en question. C'est Tatiana qui "porte" sa mère. Cette dernière est incapable d'assumer la moindre chose. L'internat, c'est la seule solution pour que la gamine termine sa scolarité et puisse passer son CAP, qu'elle est très capable d'avoir d'ailleurs. La mère, alcoolisée au dernier degré, vient devant la porte de l'établissement voir sa fille le soir. Elle pleure, lui demande de rentrer à la maison... Tatiana sait que pour elle la seule chance d'avoir son examen c'est de rester au bahut, mais que faire quand on a sa mère saoule, en larmes devant les copines... Ce matin Tatiana est venue me dire qu'elle allait arrêter, qu'elle ne voulait plus être interne, elle a plus de 16 ans, si elle veut elle peut arrêter... En plus, Tatiana, elle est pas très farouche avec les garçons. Quand elle est chez elle, dès que la mère cuve son vin, les gars du quartier viennent faire un tour à la maison... et y'en a des pas très fréquentables dans le lot... Tatiana, j'ai peur qu'elle ne fasse un jour "un long voyage à l'étranger" comme dirait Francis Blanche dans les Tontons Flingueurs... Là aussi tout ce qui existe de services plus ou moins sociaux a été prévenu, sans résultat très probant...
Au fait, pour les pères c'est pas mieux. Les deux en questions se sont dépêché de se tailler dès qu'ils ont vu la tournure prise par les évènements... Courage fuyons, en somme...!

Les faits sont réels, j'ai seulement changé les prénoms, of course...

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Commentaires
C
Oui, vraiment, c'est terrible. Personnellement, je crois que je ne pourrais pas supporter de tels trucs, vu comme j'ai eu des problèmes avec des "histoires" beaucoup moins compliquées avec certains de mes collaborateurs. Je prenais trop le choses à coeur et cela me retombait dessus en terme de stress avec toutes les conséquences que ça a. Et je ne suis pas sûr que l'on se blinde tant qua ça avec le temps. Alors, oui, tiens bon et bon courage !
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E
Bonjour,<br /> <br /> Un mauvais départ dans la vie...<br /> <br /> Espérons qu'ils feront face aux difficultés de la vie future.<br /> <br /> Bon courage à ces mômes et à toi aussi, difficile d'accepter ce type de situation.
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D
Tout ce que l'on peut te souhaiter, c'est bon courage et à eux, bonne chance!
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