On avait dit...

... dimanche, on ira à la manif à Paris. J'avais presque réservé deux places dans un bus. Puis on s'était dit que non, on partira tôt en voiture, on ira traîner dans Paris, je vous ai déjà dit, on adore traîner dans Paris le nez au vent. Notre manif à nous avant celle des autres.
Cette nuit je n'ai pas bien dormi. Le chauffage. Je ne me suis pas encore habitué. Oublié de fermer le radiateur et d'entrouvrir la fenêtre.
Ce matin envie de rien. Surtout pas de sortir. Dehors brouillard sombre. Promesse de soleil pour la mi-journée. On fait quoi ? Elle : tu sais, ça me gêne pas, j'ai du boulot, des traductions pour le ministère, faut que je m'avance.
Tant pis on reste ici. Deux de plus ou de moins. Je me suis convaincu qu'il doit bien y en avoir deux autres qui n'avaient pas prévu d'y aller et qui, en voyant le beau temps se sont décidés. Doublures manif.
J'ai traîné en tenue "d'intérieur", T-shirt et pantalon de survêt infâmes que je sauve de la poubelle toutes les semaines. A la télé, un documentaire sur les ours d'Alaska. Comme j'aime pas. Ceux où on donne des noms aux bestioles et où on raconte leur vie de façon anthropomorphique. Heureusement, le commentaire n'était dit ni par Dussolier, ni par Arditi. Regardé quand même. Le vieux mâle qui se fait dégommer par un plus jeune, humilier par les moins jeunes et qui va crever tout seul au bord de la rivière. Ça remonte le moral, tu parles.
Dehors le soleil se pointe à travers la brumasse. Dans une heure il fait beau. Et demain matin, les autres : Quelle belle journée. On en a bien profité, on a passé la journée dehors, c'est l'été indien. Et vous ça a été ?
Demande aux ours en Alaska, Ducon, surtout aux vieux.
Planté devant le Mac. J'ai surfé sur la toile. Un blog que je visite habituellement. Je prends un lien au hasard. Puis un autre dans la nouvelle page, puis un autre. Ainsi de suite pendant deux heures. Pas mal de 404. Faut mettre vos liens à jour les gars (les nanas aussi d'ailleurs). Mais j'ai aussi trouvé des trucs pas mal. Dans le marque-pages perso.
Un café, une clope. Il est à peine dix heures. Je n'arrive plus à faire la grasse mat.
Un tour sur le site du ministère. C'est l'époque des demandes de mutations. C'est sûr cette année je bouge. Je sais pas où mais je bouge. J'irais bien dans un lycée pro à Paris intra-muros. Ou un collège pépère en province, dans une banlieue pavillonnaire avec des mères de famille un peu chiantes, celles qui s'activent pour l'avenir de leurs rejetons, qui sont à toutes les réunions.
Faut faire le mouvement pour le 3 novembre. Pour septembre 2009. Gouverner, c'est prévoir.
Vous pouvez modifier vos voeux jusqu'au 3 novembre minuit. Attention cependant aux encombrements de réseau.
Y'a l'imprimante qui merde. Plus de noir. Changement de cartouche. Rien n'y fait. Ne plus acheter de cartouches premier prix.
Retour télé. Les chaînes de bricolage. Où des équipes super équipées vous retapent la maison pendant que vous êtes partis. Américains, anglais, canadiens. La Damidot a encore pas franchi l'Atlantique. 
Je zappe. Je tiens 30 secondes sur une chaîne et j'appuie. Environ 200 chaînes, plus d'une heure et demi.
Dehors, il fait vraiment beau. Ta gueule, les ours, je sors pas.
Une chaîne info. En anglais. France 24. Ils parlent de la manif. Il y a du monde. Ça va changer quoi ?
La journée se poursuit entre table, télé et ordi. Toujours dans la même tenue, la même retenue.
Bonne nuit.

Comments

[hergeloffeni]

Les lycées pro de Paris ne sont pas de tout repos: pas mal de squats, de grande misère, de clandé... et une académie qui se moque de la formation professionnelle.

[skoobeedoo]

Mais y'a pire que le viel ours en Alaska, y'a le phoque qui s'ennuie en maudit pasque sa blonde est partie pour se faire élire vice-présidente dans un cirque aux Etats-Unis.

[proviseur]

Palpitante ta vie....ça donne envie!